La semaine passée s'est passée dans un tourbillon...mélangé de dure réalité et par moment d'un brouillard intense..
Lundi le 18 vers 22 hrs 20, nous étions profondément endormis quand le téléphone a sonné. C'était ma belle-maman, Luce. Je n'ai pas eu conscience que le téléphone ait sonné, je me suis juste réveillée en sursaut, mon mari assit au bout du lit en sanglots. Son papa avait quitté ce monde vers 10 hrs 05. J'étais tellement confuse et endormie que je n'arrivais pas à comprendre..comment était-ce possible et pourtant..on savait son état critique..
Ce soir là, il souffrait beaucoup quand elle est arrivé à l'hôpital vers 20 hrs. Le docteur avait commencé à accélérer les doses de médicaments contre la douleur. Elle m'a raconté qu'elle a examiné son mari et il avait les cuisses d'une couleur étrange. Inquiète, elle a appellé l'infirmière qui lui a expliqué que c'était les signes de la fin. Marcel avait beaucoup de difficulté à respirer et il souffrait énormément.
Elle s'est couché avec lui elle lui parlait tout doucement quand il est partit dans ses bras.
Sébas et moi sommes tellement triste...On s'ennuyait déjà de Marcel, car il était très présent dans nos vies..
Jusqu'au bout nous avons prié et espéré pour un miracle, même si nous nous préparions au pire....
Mardi matin, le réveil fut brutal. Ayant dormit à peine 4 heures, Sébastien et moi allions affronter la journée avec le plus de courage que possible. Il fallait apprendre la nouvelle aux enfants, faire les valises, faire les arrangements nécessaire avec son patron et l'école de Mat, et partir pour Baie-Comeau qui est à environ 7 hrs d'ici (sans compter les arrêts).
J'appréhendais l'annonce à Mathis car lui et moi avions eu à maintes reprises des conversations et des larmes à propos de la perte de son Papi..alors là je m'attendais qu'il s'effondre! Sophia est si petite que je ne m'attendais pas vraiment à une réaction de sa part. Et bien, mes enfants m'ont étonnée: Mat est resté serein et complètement gelé et Sophia s'est mise très en colère quand je lui ait expliqué ce qui arrivait et ce qu'être mort voulait dire. Elle m'a dit qu'elle ne voulait pas être séparé de Papi. Qu'elle ne voulait pas qu'il soit mort. Mais elle ne saisissait pas ce que ça voulait réellement dire ça j'en était certaine..(elle lui faisait des dessins et me racontait qu'elle lui offrirait pour qu'il se sente mieux).
Une fois arrivés chez mes beaux-parents il fallut préparer certaines choses. Sébastien et son frère ont aidés leur mère avec les préparatifs du service et du salon funéraires..milles et un détails encombrant à s'occuper tandis que moi je m'affairais à trouver des vêtements aux enfants pour les deux journées. Nous étions en famille, soudés, pleurant de temps en temps mais parlant surtout de tout cela mais surtout de lui..
Sophia avait toujours le coeur gros et Mathis toujours sans aucune réaction. Un matin, levée de bonne heure, Sophia accompagnée de sa Mamie est allée à la toilette. Une fois assise, yeux dans les yeux elle a demandé à sa Mamie si elle s'ennuyait de Papi. 'Beaucoup lui a répondu cette dernière'. Sophia les yeux embués de larmes lui a répondu qu'elle aussi s'ennuyait beaucoup de son Papi.
Jeudi l'exposition a commencé. Ce fut pénible de voir mon beau-père allongé et sans vie dans son cerceuil. La dernière fois que je l'avais vue, un mois auparavant jour pour jour, il était encore si plein de vie...Tous debout devant son cerceuil, nous observions, un peu en choc je dois avouer..J'avais expliqué aux enfants ce que chaque chose était et la raison derrière elle afin qu'ils sachent un peu ce qui se passeraient. À Sophia j'avais expliqué dans des mots d'enfant que nous allions simplement dire aurevoir à Papi. Elle était donc là, debout au cerceuil lui faisant des signes de bye-bye..je ne comprenais pas trop au départ jusqu'à ce qu'elle vienne me dire qu'elle lui avait dit plusieurs fois aurevoir. Puis elle s'est mise à le toucher. Elle lui flattait les mains, les bras, le visage. Elle lui parlait aussi et était désespérée par le fait qu'il ne lui répondait pas. On lui expliquait à chaque fois qu'il était mort.
Au courant de l'après-midi, elle jouait avec son frère et les cousines de son papa, mais chaque fois qu'elle voyait sa Mamie pleurer elle courait lui chercher un kleenex et lui apportait et elle vérifiait régulièrement si elle allait mieux ou non.
Le soir les enfants ne sont pas venus avec nous. On les a fait garder par une des cousines de Sébastien.
Dernièrement j'avais demandé conseil à un thérapeute et lu sur les façons de faire avec les enfants durant les funérails. Toutes les sources s'entendaient sur le fait qu'il est vraiment important pour le deuil des enfants de voir la personne morte. Ça les aident en quelque sorte à voir qu'elle n'est plus en vie.
Habituellement, lorsqu'on va chez ses grands-parents, Sophia dort bien, mais là son sommeil fut troublé d'horrible cauchemars et de cris! Pauvre petit coeur....Trouvant qu'elle cherchait trop à prendre soin de sa Mamie (elle n'a quand même que 3 ans), je lui ait expliqué que Mamie allait être ok, que même si elle s'ennuyait beaucoup de Papi elle allait être ok parce qu'elle était grande. Je trouvais que ce n'était pas à elle de porter ce fardeau..
Mathis restait calme, trop calme. Je parlais beaucoup avec lui pour m'assurer qu'il était ok.
Ce n'est que dimache matin, le matin de notre départ, alors qu'il a sentit le parfum de son grand-père que ses yeux se sont remplis de larmes. Le trajet fut long pour le retour à la maison (9 hrs 30). Environ 5 minutes après avoir franchis la porte, Mathis s'est couché sur le sol et s'est mit à pleurer et sangloter à fendre l'âme. Pauvre petit coeur...J'HAIS voir mes enfants souffrir! Ça me crève le coeur! Et là, impuissante je tentais de le consoler un peu..
Quand mes enfants souffrent (pour ne parler que d'eux), mes pensées deviennent frénétiques..je ne sais pas trop quel autre mot utiliser. Je 'réfléchis sans arrêt pour trouver des solutions créatives, façons de faire etc..' Souvent ce sont dans ces horribles moments que me viennent en tête des idées..
Pour consoler un peu leurs petits coeurs, j'ai eu l'idée de leur acheter chacun une boîte. Je leur ait proposé qu'à chaque fois qu'ils auraient normalement appellé Papi pour lui raconter ceci ou cela, ils pourraient avec mon aide l'écrire sur un papier et lui faire un dessin qu'on mettrait dans la boîte. Quand ils seront grands, ils auront tout ces beaux souvenirs de moments qu'ils auraient aimé partager avec lui..et puis un jour quand on se retrouvera au ciel, ils pourront les lui raconter de vive voix..vous auriez du voir les beaux sourires sur leurs visages...petit instant de bonheur pour moi qui se sentait enfin un peu moins impuissante devant leur peine..
J'écrirais à nouveau à propos de ces boîtes, les dessins sont poignants..les émotions aussi..
Bonne nuit,
Nao